Nos migrations : intérieur/extérieur/métamorphose/migration

Mon expérience d'échange en Belgique est indéniablement marquée par ma résidence à la Fondation Josefa, qui représente une voie renouvelée vers les phénomènes migratoires, se positionnant de manière affirmée contre la perception souvent stigmatisée et tendanciellement homogénéisante... 

Pouvoir intégrer cet environnement, traduit par la vision "Tous migrants", cultive en moi un respect captivant pour la spécificité et l'unicité des parcours de chacun, remplissant ma vie quotidienne et ma réalité non seulement d'un engagement communautaire, mais aussi d'un échange précieux de points de vue et de perspectives différentes de vie, d'apprentissage.
J'ai le sentiment, depuis mon arrivée, d'avoir assisté à un énorme changement en moi. Non seulement à l'extérieur, sur un plan migratoire physiquement concret, mais aussi à l'intérieur. J'ai appris que c'est peut-être là l'essence même de nos processus : une métamorphose constante, les différents rôles que nous acquérons lorsque nous agissons comme des sujets proactifs en traçant nos itinéraires - les changements qui se produisent sur notre chemin nous font lui attribuer une valeur et un sens.

J'ai appris que la migration peut intégrer la reconnaissance du fait que le chemin d'hier n'est pas le même que celui que je choisis aujourd'hui, la reconnaissance du fait qu'il n'est pas toujours le même ; elle peut intégrer un voyage intérieur à travers ce que j'étais et ce que j'ai connu ; à travers ce que j'étais, ce que je savais, ce que je suis, ce que je sais, la curiosité et l'impatience de ce que je serai un jour. Toutes ces versions de moi-même ne sont pas nécessairement contradictoires, elles coexistent : j'ai appris à me sentir bien dans ma capacité à me regarder et à trouver des divergences, parfois totalement polarisées.

Mais c'est la complexité de l'être humain, c'est l'expression de son expansion, c'est là que réside la richesse du phénomène de la métamorphose : l'existence simultanée de différentes versions de nous-mêmes, d'une pluralité de parcours, de l'ambiguïté présente entre ce qui a déjà été parcouru et ce qui reste, quotidiennement, à parcourir ; c'est la transposition de la métamorphose au niveau de l'action quotidienne - les choses changent, s'il y a solidarité et action. Et le mieux, c'est de pouvoir les partager, de partager le changement qui vient de l'intérieur, vers l'extérieur, vers le reste du monde.

Madalena