Migrant, non migrant

Le terme « migrant » est utilisé ici et là, à tort et à travers, au gré des chemins ou des actualités, des nations ou des états... Qui saurait nous dire réellement, véritablement, consensuellement, de quoi il retourne ? Quelle est la claire et juste définition de ce « terme » ?

En fait, ce n’est souvent pas le terme « migrant » qui pose problème, mais son utilisation à tout prix et par extension et « ses utilisateurs » qui, bien souvent, invitent à refermer ce terme sur certains, qualifiés dès lors de « migrants ». Sous-entendu : les uns seraient dits « migrants » par opposition à d’autres qui ne le seraient pas, et qui seraient quoi ? Sédentaires ?

Etrange et paradoxale situation. Deux groupes apparaissent, l’un étant arbitrairement défini par l’autre. Et moi, dans ce drôle de jeu, où suis-je ? Est-ce que j’en accepte cette règle ?

Challenge, défi, voire péril. Une radicale dialectique surgit qui semble conduire à un choix tout aussi radical : suis-je migrant ou ne le suis-je pas ?

En fait, pour Josefa, il n’y a pas à choisir, car, par nature, nous sommes migrants et non pas « non migrants ».

Ainsi, notre humanité répond à notre place si nous acceptons de sortir (ou de ne pas y entrer) d’un narratif bien sordide qui divise et qui coupe notre monde en deux : « les résidents » et « les migrants », les uns et les autres, les « migrants » et les « non-migrants ».

Une seule voix durable : tous migrants, sans confusion de l’unicité de chacun, de chaque migration. Cette re-connaissance est l’unique voie de Paix.

Gilbert