En mai, j'étais à Bruxelles et, grâce au contact d'un ami, j'ai séjourné à la Maison Josefa qui participe de la Fondation Josefa.
La Fondation Josefa a une philosophie et une mission toutes particulières. Tous Migrants. Même une personne ayant un faible niveau de français peut entendre ce que portent ces deux mots. Tous Migrants.
L'opportunité que m'a donnée la Fondation de m'accueillir est vite devenue l'occasion de me poser des questions : suis-je moi-même réceptive à accepter ce que Josefa me propose ? Tous Migrants. Le lit, l’eau chaude, le chauffage, un réfrigérateur, toutes ces choses, n’importe quelle maison peut me les offrir. Mais quelle maison peut m’interroger à ce point ?
La Maison Josefa m'a interpellée par ces deux mots. Tous Migrants. Si j'étais allée dans un hôtel, je doute qu'un réceptionniste m'aurait interrogée de la même manière. Je SUIS moi-même une personne en constant mouvement, en constante migration, en constant DEVENIR.
La Maison Josefa n’est pas un hôtel. Les hôtels existent et les hôtels ne nous interpellent pas ; ce sont des « non-lieux », ils ne respirent pas, ils appartiennent davantage au « business » même s'ils essaient de vendre la fausse image de l’hospitalité. Oui, la Maison Josefa est perturbante. Elle dérange parce qu’elle interroge en tant que personne de passage. J'y étais et maintenant j'écris ici, à Coimbra. Que reste-t-il de cette expérience, de ce passage ? Une envie de revenir, non pas tant à la Maison Josefa comme « maison architecturale », mais de questionner mes/nos migrations, celles qui n'ont pas besoin de « chez-soi » et qui sont des métaphores de la grande architecture humaine. Moins visibles certes, mais elles nous projettent aussi de nos zones d’ombre.
Luisa Lopés