JOSEFA A 10 ANS

Témoignages 2021

« Merci pour tout le chemin parcouru depuis 10 ans. Que de beaux et de bons souvenirs. Belle route vers la seconde Maison Josefa ». 

« A toi, Josefa. Je me souviens encore, comme si c’était hier, lorsque tu as reçu ce magnifique nom ! Et du chemin que tu as parcouru pendant ces 10 ans. Je te souhaite un très bel anniversaire à toi, Josefa, une longue vie, beaucoup d’autres rencontres surprises et de nouveaux projets innovants. Toute mon affection et mon unité ».

Extraits du compte rendu de la 1ère rencontre « Fondation 11 » - 23 septembre 2011

Chacun partage son identité, son parcours et sa motivation à être présent : Annabelle, Bernard, Berengère, Daphné, Patricia, Louise, Jacques, Jean-Louis, Sabine et Nicolas et Gilbert.

Annabelle précise, ensuite, certains termes classiquement usuels relatifs à la migration et à l’asile avant de dresser, brièvement, un tableau global des migrations dans le monde, en Europe, puis en Belgique, pour terminer sur un constat quantitatif et qualitatif de la crise de l’accueil et de l’hébergement en Belgique.

Gilbert présente in extenso le schéma directeur du projet « Fondation 11 » puis dialogue avec les participants, donnant des précisions et des indications complémentaires.

Après une pause réflexive sur la quantité d’informations fournies (réflexion qui se poursuivra tout au long de la journée et au-delà de la réunion), un temps de questions / réponses et de commentaires prend forme. Les réactions portent essentiellement sur les aspects suivants de la présentation du projet :

  • Le contexte belge, avec ses piliers politiques, religieux, institutionnels, avec son fort tissu associatif et des institutions « souterraines » puissantes.
  • Les deux phases du projet (institutionnelle et opérationnelle) et l’engagement des bénévoles.
  • Les compétences requises pour s’investir dans le projet.
  • Les partenariats : quand interviennent ils - quand les activer ?
  • L’ambition du projet : pourquoi une telle ambition ?
  • La localisation du projet, le lieu et l’office administratif / exécutif.
  • La viabilité du projet est évoquée en rapport avec les bénéficiaires : quid de l’engouement que le lieu pourrait susciter : comment gérer les éventuelles listes d’attente, à la mesure de la qualité d’accueil souhaitée, en autres, en termes d’espace de vie ?
  • L’identité du projet est soulevée : chrétienne, humaniste… ? Comment se dire face à la « laïcité sociale belge » ?
  • Comment accompagner les droits à la santé, à l’éducation, l’accès à la justice, pour les personnes accueillies ?
  • L’opérationnalité du projet : pourquoi un seul lieu et non pas plusieurs unités de logement, peut-être plus simples à gérer ?
  • Le ratio entre les fonds privés et les subsides publics face au degré d’autonomie et de liberté de parole souhaité par la Fondation.
  • Le risque (selon la période) que représente l’invitation offerte à des bénéficiaires de participer à la construction du projet.

Quelques éléments de réponses

Ø  Deux phases 

Gilbert tient à assurer la majorité du groupe d’un continuum entre ce qui aurait pu être perçu comme deux phases distinctes du projet et ce qui a pu susciter des inquiétudes, quant à l’adéquation des compétences entre les deux phases. Ainsi, l’investissement de la « dite » première phase (celle de la recherche, de la construction stratégique et de la structuration institutionnelle du projet) servira d’autant mieux la seconde phase, - si tant est que ces deux phases se distinguent -, qui sera celle de la mise œuvre du projet. Dès lors, il s’agit, pour chacun, de s’approprier le projet, à sa mesure, et selon ses compétences, dès l’origine du projet.

Ø  L’ambition du projet / sa concrétisation

L’ambition du projet peut, entre autres, s’expliquer par une combinaison de parcours et d’expériences personnelles de Gilbert et Annabelle. Il est clair que les chiffres avancés en matière économique et le désir d’accueil de 250 personnes par an se veulent symboliser tant l’ambition que la spécificité du projet. Comme indiqué dans le document de présentation, le projet doit s’insérer dans l’existant et se nourrir de partenariats, tout en privilégiant un fort ancrage éthique, avec la présence de bénéficiaires (directs ou indirects) dès la construction du projet et une réelle capacité politique (cf. autonomie financière). La recherche-action préalable à la formalisation stratégique est donc essentielle.

En matière de Maison, un lieu unique pourrait être davantage porteur en termes de visibilité du projet que plusieurs petites unités de logement. Cette « option » aurait-elle l’intérêt d’encourager certains contributeurs (appui-conseil, bénévolat ou aide matérielle) à (s’)investir dans le projet ? Quant aux questions relatives à la durée de séjour, elles relèvent comme le choix du lieu, de sa taille, de ses qualités architecturales et environnementales, comme la gestion de la Maison, d’une définition précise des bénéficiaires et des critères d’acceptation de ces mêmes bénéficiaires (eu égard, entre autres, à leur volonté d’insertion et au cadre légal). Dès lors, la phase de recherche-action devra permettre à l’équipe projet de retenir une « catégorie » de bénéficiaires (sexe, âge, nationalité, profil…) et, de même, des partenaires. Soulignons que le projet désire respecter une dynamique d’insertion volontaire de la part des personnes accueillies.

L’accompagnement sanitaire et psycho-social des personnes (souvent traumatisées par les violences subies en amont ou au cours de leur migration) est assurément un élément-clé de la réussite du projet ; d’où l’importance du choix des partenaires et de la collaboration envisagée.

En fait, la réussite du projet passe par une formalisation claire, entre autres, du cadre institutionnel (présences au conseil d’administration ou au comité de direction), de la stratégie (domaine d’actions, buts et activités) et des moyens nécessaires (ressources financières et humaines, respect du cadre légal et fiscal, accès à l’information et à l’expertise), avant d’engager le versant opérationnel (activités, gestion et évaluation).

Ø  L’identité et les valeurs du projet

Dans ce sens, la communication et la visibilité devront prendre la mesure des contingences socio-politiques. Si l’aspect spirituel est au fondement du projet, comme l’est le développement intégral souhaité pour les personnes accueillies, il n’en reste pas moins vrai que la Fondation se doit, d’une part, de respecter la diversité convictionnelle de son équipe et, d’autre part, de demeurer toujours ouverte en matière d’hospitalité, comme de partenariat. Alors, avec discernement et vigilance, nous aurons à cœur de préserver la notion de service, sans excès de pragmatisme, de confessionnalisme ou de rationalisme.  

Chacun est ensuite invité à se définir par rapport au projet, en fonction de ses compétences et de ses désirs d’engagement. En parallèle, Gilbert nous fait part de sa vision du rôle pressenti de chacun. Ces adéquations seront évidemment précisées en entretien individuel, durant les premiers jours d’octobre.

La réunion se termine sur une session ludique quant au nom possible de la Fondation, quant à son logo ou à ses valeurs. Sont exprimées les noms et les idées de « focus, fondation, km 0, renaissance, tremplin, rebond, ressort, kangourou, saut, passerelle, bridge, pont, divan, auberge, gîte, case, étape et repos ». Les valeurs suivantes sont aussi évoquées : « espérance, hospitalité, accueil, solidarité, ouverture », ainsi que des éléments graphiques « maison "chinoise", monde bleu, valise et oiseau ».