Migrations et vision

Migrations et vision

Au gré de nos questionnements ou de nos méditations, selon les moments de notre vie, nous sommes parfois tentés de nous interroger sur le sens de la vie comme migration ou bien encore sur notre migration ultime commune à tous : le passage par la mort.

Comme le suggère Dietrich Bonhoeffer dans son poème sur La Mort : « Liberté, nous t’avons cherchée longuement, dans la discipline, l’action et la souffrance. Mourants, nous te reconnaissons dans le visage de Dieu ». « C’est la fin, pour moi, le commencement de la vie ».

Alors, comment recevoir, percevoir nos migrations et, tout particulièrement, si nous en avons le temps ou le désir, quelle vision porter sur cette porte qui ouvre de la vie à… ?

Pour beaucoup, portés par leur conviction, il s’agit d’entrevoir une voie d’espérance au-delà de ténèbres que nous pourrions facilement imaginer : la vision de La Lumière… des « aveugles » qui sortiraient, d’une certaine manière, de l’obscurité humaine et dont les yeux verraient ; quelle migration indicible !

Au cœur de ces nœuds : migration, vie, mort, surgirait alors un autre espace, une autre dimension… une autre vision invisible à nos yeux libres de notre aujourd’hui.

N’est-ce pas là l’idée de salut chère à un grand nombre d’entre nous et que Dietrich Bonhoeffer appelle peut-être du nom de « Liberté » laquelle, de fait, serait rendue, à travers le passage par la Mort, à tous, le moment venu.

Alors, n’en déplaise à quelques scientifiques, sans doute aveuglés de leur trop plein de science, religieux au plus haut point, l’éternité demeure mystérieusement au-delà. Nos yeux d’aujourd’hui « non convertis » ne savent pas (encore) percevoir la lumière qui viendra ; trop éblouissante encore pour nous, ou bien invisible à nos yeux demeurés fermés.

Comme nous y invite Dietrich Bonhoeffer, il s’agira de maintenir en soi et, peut-être, par-delà soi (question de foi, direz-vous ?) une discipline de l’arcane qui s’entend d’un cantus firmus de l’inattendu : nos migrations, contraintes ou non, temporelles ou spirituelles (si ces catégories veulent encore signifier quelque « chose ») ne sont ni vaines ni abouties au sens téléologique du terme.

En quelque sorte, « si un Autre le veut », que tout se passe à l’image de nos migrations et de nos visions qui, d’instant en Instant, vivent et vivront et nous dévisageront au sens d’un dévoilement de Sens.