Écrire sur la création du Moulin Josefa, c’est envisager, aux seuils comme au cœur d’un territoire, une utopie, celle d’un espace mutualisé, réhabité et enrichi par nos migrations à nous tous être-vivant. Le lieu est vivant, migrant.
Au Moulin, à Walhain, en Wallonie, au gré des mouvements, des expériences et des savoirs, à la mesure d’une possible cartographie des variations en histoire et en biodiversités, il s’agit de penser un chemin de l’extérieur vers l’intérieur, de l’extériorité vers l’intériorité : cheminer en semi-nomades que nous sommes, tantôt sédentaires, tantôt nomades, toujours migrant, entre nos utopies et les dystopies émergentes au gré du parcours créateur ; dystopies qui s’en viennent contraindre, limiter, contredire, orienter la pensée créatrice, la percée du Réel.
Désir de fabriquer des communs à l’image d’un Monastère signifiant son hospitalité par l’absence de murs ou l’éclatement des frontières.
Volonté de laisser la poétique du lieu se dire : harmoniques de l’eau omni présente, source vivifiante, énergisante, source de méditation, de contemplation et d’actions.
Habiter, se laisser habiter : migration écologique.
« Habitat Josefa - Moulin Josefa » : Habitats, Arts, Biodiversités et Spiritualités.
Dès lors, la démarche pourrait s’intituler : Pour un design éco-spirituel du lieu/territoire « Moulin Josefa » : via une économie participative car migrationnelle.
En termes d’étapes, le process pourrait être ainsi présenté avec moult variables d’ajustements et de co-création :
Découvrir
Découvrir l’ADN du lieu « Moulin Josefa » dans « ses bio-diversités » au gré de son histoire (îlot dont le récit émerge dès le 12ième siècle). Analyser de manière précise les variations de la biodiversité (la parcelle s’y prête bien dans sa superficie), l’énergie environnante (eau), les éventuelles pollutions, la réalité des mobilités.
Apprécier les contextes environnants : politique (commune, région…), sociologique (voisins…), urbanistique, économique, historique (cf. Moulin et Tour d’Alvaux).
Mesurer les enjeux : définir les communs en présence (eau, terre, histoire, ressources vivantes : humains, animaux, végétaux, minéraux) et surtout les conditions et conditionnalités d’habitabilité (au sens large du terme) et d’adaptabilité.
Assumer les contingences du lieu (eau, législation urbanistique, pression foncière, voies de mobilité).
Pourquoi ?
Pourquoi notre projet ? Son intentionnalité, son ambition, sa spécificité ; combinaison de sphères : habitats migrant, arts, biodiversités, spiritualités ; combinaison de structures et d’acteurs ; associés, co-résidents, « bénévoles », « prestataires-partenaires ».
Pour quelle transition/conversion ?
Penser les communs (entre êtres vivants dont humains).
Habitats et biodiversités
Arts et spiritualités
Quelles ressources, quelles contraintes, quelles autonomies, quelles relations à partager ?
Selon des sphères diversifiées en interne (associés, résidents, acteurs « bénévoles », probono, prestataires) et en externe (relations avec les acteurs environnants : Europe, région, commune, voisins, partenaires…)
Selon des sphères physiques (extérieures) et internes (spirituelles ou artistiques) : habitats migrant (habiter et être habité).
Quoi/comment
Selon une juste articulation des analyses, de notre Pourquoi et des principes de réalités écologiques, économiques.
Revenir alors à l’idée de phases avec un déploiement par étapes de l’Habitat Josefa (existant et à éco-construire).
Le process Moulin Josefa est lancé et bien lancé.
A la recherche d’une tradition intemporelle, au-delà d’une quête de rentabilité à tout prix qui se ferait dystopique : Habitats en mouvements, percées de la « spiritualité » des lieux, des espaces, des paysages : espace d’éclosion mystérieuse du Réel.