Ne pourrions-nous pas dire que nos migrations, de temps à autre, nous conduisent à revenir sous un toit, sous notre toit ?...
Assurément. Cependant, ce n’est pas toujours le cas. Assez souvent, nos migrations, en un premier temps, parfois définitif, nous éloignent de « chez nous ». Mais, cette sortie de l’univers familier ou familial, peut aussi se transformer en découverte de soi, de l’autre, d’une autre société.
Dans cette voie, à Bruxelles, la Maison Josefa invite à penser, à expérimenter la relation entre « Toit et moi ».
Se trouver dépossédé de son originel « chez soi » pour des raisons diverses et se retrouver au cœur d’une nouvelle expérience, d’une autre Maison, interpelle sur le sens même de nos migrations. Pourquoi moi ? Pourquoi toi ? Et quelle part de moi, de toi, est sujette à « migration » ?
D’un toit, sous le toit, peut surgir, si l’espace en laisse l’expression mystérieuse, une rencontre avec soi : si le lieu n’est pas voulu dans le seul but de l’intégration dans une société qui en serait alors bien close, mais, d’abord et avant tout, comme une expérience entre un « toit » et soi.
La proposition Josefa se dit un peu dans ce carrefour : lorsque le toit se fait peu à peu écho du moi.
Josefa, c’est oser, selon la volonté de chacun, à l’abri d’un toit, de se reconstruire un moi ou de tenter de le « déployer ».
En quelque sorte, Josefa, c’est prendre le temps, si besoin et envie existent, de relire, de regarder ce que sont nos migrations, ce qu’elles nous offrent, par-delà leur dramatique ; goûter ce qui est encore possible pour soi, avec autrui, au sens fondamental où, de toute éternité, nous sommes nés migrants, pour mieux le devenir et sans devoir, à tout prix, aboutir à une « intégration » contrainte. Car, la route ne s’arrête pas là où certains le voudraient… pour les autres.
Toi et moi, sommes migrants, sous un « toit » commun et, paradoxalement et mystérieusement, par-delà cet universel commun.