Nos migrations transforment nos vies et, qui sait, peut-être nos morts. Nos migrations sont ce que nous sommes, ce que nous devenons. Que dire, en ces temps bouleversés, comme de tout temps, sans doute, que bouleversements ouvrent sur métamorphoses, en tous, en chacun, à temps, à contre-temps...
Changements, transformations dont la perception échappe souvent au présent et se révèlent ultérieurement. La lumière émergeant généralement des ténèbres. Levers ou couchers de soleil au coeur de vos vies, nos migrations en deviennent formes, matières ; sources de conversion. Un avant, un après, autour, au seuil, d’un étant.
Ainsi, le déploiement de la lumière comme du vent semblent pouvoir dire nos migrations. Chacun, chacune, d’entre nous, les perçoit, les ressent, les vit, en son unique et propre corps et esprit. Comme un chantier au fil des moments de nos vies et de notre mort.
Nos migrations pourraient ainsi s’entendre, non pas comme problématiques, comme souffrances (sans les ignorer, à la mesure de la libre perception de chacun, chacune), mais comme voies de transformations, voire de résurrections. N’en deviennent-elles pas, à notre image, singulièrement vécues, en nos unicités d’être vivant. Vivant comme migrant. Je suis migrant comme tu sais l’être. Nos migrations se croisent, s’entrecroisent, se mêlent, s’entremêlent. Vies bouleversées, vies agitées. Vies.
Comme à la vie, la mort est, pour la plupart, d’entre nous, un terme ; à nos migrations, pas d’échéance, pas de fin mais des passages sans cesse renouvelées. Migrations, voies du passé et du futur, ensemble, conjuguées au présent. Destructions, déconstructions, constructions, de nouveautés. De nouveaux paysages, en nous, autour de nous émergent. Migrations comme changement de perceptions… sur nos migrations.
Gilbert