Ensemble, migrant

Au fil de ces dix dernières années, l’itinérance de Josefa a conduit à penser notre condition humaine migrante avec ce délicat constat qu’il est quasiment impossible de modifier l’économie migratoire traditionnelle.

En matière de migration, deux mondes s’opposent : les « pour » et les « contre » et au centre « eux, les dits-migrants ».

Alors, que dire ? Sans doute, qu’il est nécessaire de poursuivre le combat pour lutter contre cette forme de discrimination, pas seulement sémantique, mais bien anthropologique, voire politique.

Pour autant, après le temps du « Tous migrant(s) » est venu le temps d’un « ensemble, migrant » qui veut à la fois relever la diversité de nos migrations (physiques, intellectuelles, psychologiques, spirituelles) et donc, à la fois leur extériorité et leur intériorité. « Ensemble, migrant » veut signifier l’interdépendance de nos migrations, de nos êtres-migrant mais aussi la possible individuation, voire l’unification de chaque unicité que nous sommes en tant qu’être vivant.

Car c’est bien là aussi une nouveauté pour Josefa. Jusqu’alors, il était principalement question d’être migrant. Depuis quelques mois, depuis le lancement du projet Moulin Josefa, il y a un mouvement porté par une attention à la vie migrante de chaque être, sans se limiter à quelque nature ou culture que ce soit.

Dès lors, ensemble, migrant s’entend d’une écologie de l’habitabilité. Habiter nos migrations qui, elles-mêmes, nous constituent, nous rendent vivants, conduit à se penser « ensemble, habitant migrant ». 

Gilbert