Droits et migrations

« Migrant », « non migrant », « réfugié », « non réfugié », ici ou là, soi ou autre… que cherchons nous finalement : l’unité ou la division, la reconnaissance de tous et de chacun ou la discrimination et la marginalisation ?


En Europe, en particulier, il semble de plus en plus que certains (en particulier les politiciens, les médias, les acteurs sociaux voire des citoyens qui se considéreraient « de souche ») cherchent à (se) faire peur en exacerbant la différence jusqu’à ouvrir la voie de l’intolérance.

Il ne s’agit pas ici de prôner la naïveté ou un pacifisme aveugle, mais, simplement, et c’est bien la mission Josefa, de soutenir qu’au lieu d’amalgamer les personnes humaines que nous sommes en des groupes sectarisés : « les migrants », chaque être humain est unique et qu’il ne peut ni enfermer autrui dans « une case » ni se laisser enfermer (mais après tout, c’est aussi son « droit » voire parfois son intérêt pour « toucher ses droits » d’« assisté ») dans une catégorie. Car, tous, nous sommes migrant, et il n’y a pas un problème de migration ou de migrants mais bien des migrations.

D’ailleurs, en parlant de droit, il faudrait être précisément aveugle pour ne pas voir que le fameux « droit d’asile » est aujourd’hui bien mis à mal, non pas dans son application (déjà et depuis longtemps fort discuté ou débattu) mais bien dans son fondement. Là encore, il eût été plus simple (plus sage ?) de penser nos diverses unicités, voire particularités, et de penser « droits d’asile ».

Certes, pour rester cohérent avec la proposition Josefa, tant migration qu’asile et donc droit sont à requestionner radicalement et, a minima, à pluraliser afin, comme dit précédemment (et depuis de nombreuses années par Josefa) d’éviter d’opposer les uns « non migrants » aux autres « migrants ».

Dès lors, s’il y a assurément des situations d’urgence qui demandent des réponses « en urgence » (cf. rôle envisageable de l’UNHCR, par exemple), l’urgence ne devrait assurément pas devenir une constante. Chercher des causes à un problème « les migrants » ne relève que d’une vision étroite de quelques-uns (politiciens, médias, sociologues…) qui continuent à vouloir penser pour les autres (n’est-ce pas là ce fameux et vieux jeu du développement à « la mode occidentale » ?).

Comme en matière de climat ou d’environnement, voire de religions (quelles qu’elles soient), n’est-il pas urgent de considérer nos migrations comme fondement de la vie humaine et de se souvenir, qu’en matière d’humanité, il n’y pas un groupe ou une catégorie qui détiendrait une dite-identité (pe « non migrante ») au risque d’un absolutisme qui alors générerait un autre groupe (pe « les migrants ») avec un droit d’application différencié en matière de libre humanité.

En conclusion, sans remettre totalement en question un corpus législatif (qui souvent d’ailleurs est agrégé à un nationalisme étatique bien affirmé avec des frontières bien rigides : qu’est-ce que le « droit européen » ?) nécessaire à un moment « T », pour Josefa, il n’en demeure pas moins que penser « droit(s) et migration(s) » ouvriraient le champ des possibles en matière de transition politique et sociétale afin que les générations futures ne regardent pas notre ère actuelle comme un temps de l’Histoire empêtré dans des schémas civilisationnels qui ne savaient vivre que de « chocs » ou de dialectiques d’opposition (raciale, intellectuelle, religieuse, économique, migratoire…).

Migrant(s) nous avons été, migrants nous sommes, migrant(s) nous serons. Les droits (et les faiseurs de droits que nous sommes pour la plupart) sont invités à favoriser nos migrations et non pas à les contraindre voire à les restreindre (surtout pas pour un groupe au bénéfice d’un autre groupe, mais cela vous l’aurez compris…).

Gilbert