Visée « positive » de la migration

Si je fais l’effort de me glisser dans la peau d’un dit « migrant » et de me vouloir l’hôte idéal et parfait, celui dont tous les hôtes rêvent, qui deviens-je ? Un autre ? Ou moi-même positivement déployé ? Au prix d’un heureux développement personnel, bien coaché, bien marqueté…

En fait, la visée « positive » de la migration semble bien naïve ou, pire, bien calculatrice et bien loin de toute forme d’authenticité ; ou bien alors, s’exprime-t-elle selon une forme bien étrange de comptabilité ?

S’agit-il d’une approche selon des indicateurs qui relèveraient de mon appréciation, de celle de mes hôtes, ou d’un système bien établi du « cours humain », de la « valeur homme », relativement au « marché », à l’économie, de la migration ?

Tenter une visée positive de la migration revient alors à voir la migration comme un défi eugéniste où l’élu est celui qui présente les meilleures garanties, les gages ou les atouts les plus avantageux, pour la communauté dite « hospitalière ». Quel périlleux programme ! Quel étrange mariage !

Ne serait-il pas plus heureux de nous limiter à vivre, simplement, sans calcul, (de) nos migrations en tout, par-delà un sens idéalement attendu ?

Sophie