L’exilé n’est pas un « déserteur »

Les réalités quotidiennes qui conduisent certains d’entre nous à signifier leur révolte, voire à prendre distance, à partir en « vacances », ne sont rien (ou si peu) face à l’unique possibilité de la fuite, de l’exil, pour certains autres d’entre nous…

Se « libérer » de charges professionnelles, parfois familiales ou communautaires, résonnent faiblement (sans minimiser le défi pour certains) face au poids, sans échappatoire, de la migration forcée, de l’exil. Il n’y est pas question de choix, de discernement, mais de vie ou de mort. Il ne s’agit pas de « désertion », mais d’exil, pas de l’exercice d’un libre arbitre, mais de libération.

En fait, exilé et « déserteur » ont à se parler, à se dire leur désespoir ou leur espoir, à s’enrichir mutuellement, à faire route ensemble, afin d’extraire de leur migration (exil ou « désertion ») un sens nouveau, un vivre renouvelé, et d’être ensemble… leur migration, nos migrations.

Jacques