« Tous migrants », manière et Art

Josefa a décidé de construire un projet artistique offrant une visibilité du phénomène nommé par certains en Europe, « crise de la migration »

Avec le créateur Matyas Varga, Josefa veut montrer que la migration n’est pas uniquement un événement géopolitique, mais qu’elle est également un élément constitutif de notre existence humaine, de notre vie personnelle et de nos histoires familiales, nationales, sociétales.

Migrant libre, chacun d'entre nous vit forcément aussi comme descendant/ascendant de personnes en migration et, en même temps et occasionnellement, chacun se découvre migrant forcé, en exil, au sein de sa vie propre, de son existence personnelle.

La découverte de cette expérience humaine, unique, décisive, invite à penser la création d’une plateforme de réflexion sur la migration : accueillir les « autres », migrants, c'est accueillir un élément fondamental de notre existence humaine et sociale, c'est à dire nous accueillir nous-mêmes comme migrants.

Alors qu’avec le geste artistique « classique », il y a la volonté de décrire un ou plusieurs pans de notre existence, sur la « voie migrante » Josefa, la création de cahiers (dessins de migrations devenant sujets artistiques : 50 artistes et 50 personnes réfugiées y racontent l’histoire de leur migration) se porte au cœur même de nos existences humaines, révélation unique, singulièrement relationnelle, à la fois, pleinement humaine et, pleinement sociale ; elle se singularise ainsi de la conception habituelle de l'art. Elle propose en effet une authentique rencontre entre deux expressivités : l'expressivité sous l'influence externe des événements concrets politiques et historiques et l'expressivité sous l'influence intérieure d'une narration commémorative.

La dynamique de la visualisation offre alors une abstraction à des œuvres singulièrement narratives et, par là-même, la représentation gagne de suite une valeur symbolique universelle qui peut être sensiblement appropriable par tous. Cette abstraction donne en soi un caractère « démocratique » à la démarche « Josefa », car, à côté du langage artistique, émerge un langage influencé, d’une part, par les événements vécus et, d’autre part, par des traditions narratives différenciées. Ce langage dit, se dit en, nos migrations.

A découvrir : « Tous migrants », manière et Art.