Politiques et médias

Politiques et médias, vous ne dites pas « les migrants » ; vous « nous » les imposez en créant un « langage » faisant des dits-migrants des « objets » de méconnaissance puisque cette posture empêche de rencontrer la personne pour elle-même, par elle-même en son être proprement unique ; il ne nous reste que l’emploi d’un mot, signe d’une discrimination collective...

Nous sommes nous (vous et « eux » y compris) aussi migrants et ce n’est pas, vous, politiciens ou médias qui devez nous imposer « votre regard » sur le monde et sur ce que nous sommes, vous y compris.

Selon vos mots (quasiment aucune exception dans les champs politique et médiatique en Europe), la migration et ses sujets-objets « les migrants » n’apparaissent que comme une masse, une « chose » livrée aux regards d’autrui, des autres. Aucune place, aucun espace pour une altérité.

Tout semble posé, définitivement. Ne reste qu’un pour ou un contre. Des faces à faces dés-humanisés.

A quand, enfin, avec Josefa, un possible autre ? Une ouverture simple sans direction, sans a priori, à partir de mon être-migrant ? Que je puisse, librement, sans pression politique ou médiatique, me laisser toucher, par ma propre migration.

Comme la vôtre, média ou politique, ma migration, n’est pas un tableau, une copie ou une impression, mais bien une réalité unique, ma réalité qui m’offre de chercher, de trouver « ma place » en ce monde.

Médias ou politiques, vous ne détenez pas le « Réel » et d’autant moins lorsque vous avez (malheureusement, vous n’êtes pas les seuls par voie de conséquence) l’audace de nous enfermer, de fixer notre part d’humanité que vous qualifiez de « migrants ».

En effet, il n’est pas bon de voir la migration telle que je la pense la voir pour autrui, mais il est bien de la vivre tel que je suis, migrant.

Alors, en guise de « vouloir politique », Josefa vous invite à plonger chacun, chacune, à votre endroit, et non pas « collectivement », dans le bain de votre propre migration.

Chemins d’humanités, traces indéterminables et indéterminées, voies uniques, en vue de regards librement échangés sur nos migrations, sans excès de contraintes.

Pour en parler, vous êtes assurément bienvenus à la Maison Josefa, habitat migrant au gré de nos migrations, à Bruxelles, au cœur de l’Europe.

Gilbert