Migrants anonymes

« Migrant » me désigne habituellement comme un autre, comme un étranger, comme une part différente de la société, de la communauté dite hôte, de la culture ambiante.

Ce constat à mon égard voudrait-il préserver/créer une frontière entre ceux qui désignent autrui comme « migrant » et moi-même ?

Il est en tout cas étrange que les uns soient dits « migrants » et les autres « citoyens ». De quel monde parle-t-on ?

J'en arrive à me dire que cette dénomination est ignorante d'une réalité bien humaine : tous nous sommes migrants ; certes, à des degrés divers, mais nous le sommes, comme nous sommes tous humains.

Je pourrais alors dire que ceux qui m'affublent du nom de « migrant » sont des migrants qui s'ignorent, des migrants anonymes en ce sens qu'ils n'ont pas encore passé la porte qui les ouvrira à leur être migrant.

Gilbert