20 Juin : Journée Mondiale du « Réfugié »

Identités en quête de refuge : qui sommes-nous ? Des personnes qui, parfois, souvent, trop souvent, librement ou sous la contrainte, pour des raisons diverses, quittent leur pays, engendrant ou provoquant des identités évolutives : voyageur, exilé, déplacé, demandeur d’asile, apatride, réfugié…

Aujourd’hui, un nom générique englobe les personnes en mobilité qui sont parties de « chez elles », ont franchi des frontières diverses, politiques, sociales, économiques, culturelles, ethniques, religieuses… : « migrant ». A cet endroit, « migrant » exprime la qualification d’une identité, transnationale, multiculturelle, qui se meut au cœur de l’actualité.

Mais, entendue ainsi, cette identité est aussi une passerelle entre ceux qui ont quitté leur pays et ceux qui ne se sont pas (encore) déplacés selon une migration spatiale.

La nouvelle proximité, voire l’hospitalité, vécue ou envisagée, avec des personnes venant d’ailleurs, interpelle les « sédentaires » qui peuvent se découvrir, eux aussi, quelque part, dans leur histoire ou au fond d’eux-mêmes, migrants. Possiblement, les uns rappellent aux autres que la vie humaine invite à dépasser les frontières dans lesquelles l’homme cherche à délimiter et protéger son territoire, à renverser les murs ou les murailles derrière lesquelles il cherche à s’abriter, les barrières et les clôtures qui le séparent des autres. Sous la contrainte ou librement, la vie humaine se joue dans un espace ouvert, dans l’échange et les relations.

Au-delà des échanges réciproques, la rencontre entre nous, tous migrants, construit et féconde une culture renouvelée à la croisée des chemins, selon les libertés des uns et des autres, entre l’assimilation qui voudrait contraindre celui qui arrive à tout accepter de la culture d’accueil en laissant de côté la sienne, et le regroupement communautariste qui veut tenir ferme une culture « propre » en refusant tout apport externe. Pour favoriser une voie de co-insertion et cheminer ensemble, chacun est sollicité, au nom même de sa part d’humanité migrante, singulière, particulière ou assurément universelle.

Ce 20 Juin 2016, la Journée Mondiale du Réfugié nous invite ainsi, entre autres, à faire mémoire de notre histoire humaine conjointe autour de nos migrations, libres ou forcées. « L’homme est un réfugié pour l’homme ». Ensemble, tous migrants, assumons nos migrations.

Gilbert